Les récentes crises financières ont fait prendre conscience au plus grand nombre des risques liés à la gestion des actifs financiers dans les secteurs de la banque et de l’assurance. Pour limiter les conséquences de telles crises, de nouvelles réglementations internationales ont vu le jour, réformant celles existantes, tels les accords de Bâle III et de Solvabilité 2. Pour les plus initiés, les nouveaux risques, comme par exemple, le vieillissement ou le changement climatique créaient, avant même la crise, un déséquilibre structurel au sein de notre système financier : de nouveaux produits doivent donc être créés.
Comme dans tout monde innovant, se posent alors les questions de l’amplitude de leurs demandes et de leurs rentabilités. C’est à ces questions essentielles que le projet PANORisk souhaite apporter des réponses. Les enjeux sociétaux sont majeurs car tout développement d’une activité génère un besoin de financement, et donc l'économie réelle ne prospérera que si les secteurs de la banque et de l’assurance sont suffisamment stables pour répondre à ces besoins. Les activités financières, qu’elles soient centrées sur l’offre de produits bancaires (crédit, prises de participation, épargne) ou l’offre de produits d’assurance, se sont donc développées très rapidement suite à l’apparition de ces nouveaux risques. Mais les produits proposés sont souvent mal « calibrés » car basés sur une réplication de ceux qui étaient robustes aux « anciens » risques : ces approximations peuvent déstabiliser le système financier.
Notre objectif est de développer de nouveaux outils d’aide à la décision tenant compte des spécificités objectives des nouveaux risques mais aussi de leurs perceptions par les agents sur les marchés. A ces fins, nous souhaitons développer de nouveaux outils statistiques de mesure des risques, mais également de nouveaux modèles de choix de placement, d’investissement et d’assurance tenant compte des caractéristiques objectives et subjectives de ces risques. Au-delà d’une analyse des besoins et types de couverture, notre contribution sera également de proposer des adaptations de la régulation dans un monde qui évolue rapidement.
Les verrous scientifiques que nous souhaitons lever sont à la fois théoriques et méthodologiques, relevant ainsi du champ des sciences appliquées. En effet, notre ambition est, après une étude théorique nécessaire, de développer des méthodes et outils numériques permettant une large diffusion dans le monde académique et professionnel.
Au sein de chaque axe, un programme de recherche nous permet de lever les verrous scientifiques spécifiques à chaque champ. Ce programme est aussi établi pour que la levée progressive de certains verrous nous permette d’utiliser ces résultats dans un autre axe de recherche. Ainsi, nous avons défini l’ensemble suivant de tâches, levant chacune un verrou.
Dégager des faits qui caractérisent l’environnement des décideurs.
Déterminer les stratégies optimales de couverture et de placement face à ces risques.
Rendre compte des interactions entre différents décideurs sur les marchés financiers et de l’assurance, tout en tenant compte de la régulation. L’analyse des marchés doit aussi prendre en considération les nouvelles opportunités apparues grâce au développement de nouveaux modes de financement, tels le financement de proximité et le financement participatif, ou encore socialement responsable.
Ces activités financières sont très fortement créatrices d’emploi car peu automatisables et, pour une grand partie, non délocalisables. Leurs développements au sein d’une Région est donc de première importance.